INTERVIEW – Le Dr Caroline Semaille, directrice générale déléguée à l’Anses, explique comment les scientifiques enquêtent sur la nocivité des pesticides et dresse un bilan de l’état actuel des connaissances.
Une expertise collective de l’Inserm a mis en évidence, en 2012, une augmentation du risque de malformations congénitales – cardiaques, urinaires – chez les enfants de femmes vivant au voisinage d’une zone agricole. L’étude rapporte aussi une diminution du poids de naissance, des atteintes neuro-développementales ainsi qu’une hausse du risque de leucémie. Le Dr Caroline Semaille, directrice générale déléguée à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), fait le point.
LE FIGARO. – Les risques d’une exposition aux pesticides pour les riverains sont-ils bien documentés?
Caroline SEMAILLE. – C’est une problématique de mieux en mieux prise en compte. Pour autant, les données scientifiques sont encore incertaines, car les études menées spécifiquement sur cette population de riverains sont peu nombreuses. Par ailleurs, les études épidémiologiques existantes pointent des associations statistiques. Le lien de causalité avec le profil toxicologique des substances n’est pas démontré. C’est …