10 % des matières plastiques qui polluent les mers sont originaires de la pêche.
Les filets abandonnés tuent annuellement 100.000 baleines, dauphins, otaries, phoques et autres tortues, estime l’ONG World Animal Protection. 191131771/Richard Carey – stock.adobe.com
Après l’agriculture et ses intrants polluants, c’est au tour de l’industrie de la pêche de subir les foudres des ONG. Greenpeace mène campagne afin que les pêcheurs soient contraints de récupérer leur matériel ou carrément de payer une taxe au cas où ils «oublieraient» de remonter leurs filets pleins ou vides. Pour l’association écologiste, reprenant des chiffres de l’ONU, chaque année, quelque 640.000 tonnes de filets, lignes et pièges en tous genres sont perdues ou abandonnées au fond des mers.
Si perdre du matériel est (très) rarement volontaire, c’est l’équivalent de 55.000 bus à impériale anglais gisant dans les profondeurs abyssales. Au-delà de la pollution proprement dite, Greenpeace s’insurge contre ces pièges mortels que constituent ces filets et autres casiers laissés à l’abandon. Les filets abandonnés tuent annuellement 100.000 baleines, dauphins, otaries, phoques et autres tortues, estime pour sa part l’ONG World Animal Protection.
600 ans pour voir la matériel se désintégrer
Selon la FAO, l’organisation de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation, 10 % des matières plastiques qui polluent les mers sont originaires de la pêche. Une évaluation qui serait en deçà de la réalité selon Greenpeace. Qui souligne un autre problème: l’absence de gouvernance internationale pour gérer cette question. En effet, 64 % des océans échappant à la souveraineté des pays, il est bien difficile de harponner les fautifs. Et il faut 600 ans pour que le matériel incriminé ne finisse par se désintégrer.