REPORTAGE – Un système gagnant-gagnant au sein des communautés a permis de préserver 336.000 hectares de forêts et d’abreuver les habitants en eau potable.
Envoyée spéciale en Bolivie
«Approchez-vous, elles ne piquent pas.» Protégées du soleil ardent de midi par de hauts toborochis en fleur, les abeilles de Don Yreño entrent et sortent de la ruche, nuage doré ronflant dans la moiteur tropicale. Les señoritas (demoiselles), comme on appelle, en Bolivie, cette espèce de petite taille, produisent un miel réputé dans la région pour ses vertus curatives, vendu six fois le prix de son pendant comestible. Un complément de revenu non négligeable pour Don Yreño et sa femme, parents de 9 enfants, qui en bénéficient après avoir signé avec leur municipalité un accord réciproque pour l’eau (ARA), sous l’égide de l’ONG Fundación Natura.
En contrepartie de huit ruches, l’agriculteur s’est engagé à garder intacte pendant 5 ans une cinquantaine d’hectares boisés qu’il possède à quelques kilomètres de sa ferme, sur les collines moussues bordant le somptueux parc national Amboro, point de rencontre de l’Amazonie et des Andes.
«La préservation d’un hectare de forêt permet de gagner 700 m3 d’eau par an, soit la consommation annuelle d’une famille»
Pour comprendre la logique des ARA, …