Dès lors, la réforme à venir est-elle une véritable réforme ? N’est-elle pas qu’une évolution plutôt qu’une révolution, un ajustement technique plutôt que politique ?
Est-ce enfin qu’une réformette pas vraiment à la hauteur des enjeux ou plutôt une manière maline de faire face à la réforme administrative de la DG AGRI, aux coupes à venir dans le budget agricole et proposer une nouvelle manière de faire coopérer les niveaux européens et nationaux ?
Comme souvent au niveau européen le diable est dans les détails et les détails coûtent parfois chers.
Contexte de la réforme
Il n’a échappé à personne que l’Union européenne traverse des crises sans précédent dont les impacts budgétaires, commerciaux, politiques et administratifs auront de véritables conséquences sur la PAC. Ces crises ont les doux noms de BREXIT, SECURITE, DEFENSE ET MIGRATION.
Impacts budgétaires, puisque le départ des Britanniques laisse un trou béant dans le budget européen, je parle sous le contrôle de notre Président de la Commission des Budgets, Jean ARTHUIS : pas moins de 6 à 10 milliards de perte sèche.
Le maintien du budget de la PAC dans ce contexte sera un combat de tous les instants. Additionnée à l’émergence de nouvelles priorités budgétaires, la contribution demandée à la PAC au Brexit est à l’heure actuelle une baisse entre 5% à 10% de ses crédits, soit entre 3 à 5 milliards d’euros. Ce qui devrait correspondre à une baisse du revenu agricole en Europe entre 6,5 à 10,4%.
Impacts commerciaux, puisque le départ des Britanniques, selon ses modalités, aura des conséquences sur nos exportations au Royaume-Uni, je pense aux fruits et aux légumes français, à la viande de boeuf irlandaise ou encore au Prosecco italien.